7 heures : Messe à la cathédrale Notre Dame de France, une centaine de personnes environ, suivie de la bénédiction des pèlerins. Nous sommes à peu près 80 pèlerins, le prêtre demande à chacun d’où il vient : 3 groupes de Lyon, 3 groupes de Lille, Danemark (Lise, on va la revoir plus loin), Bruxelles (Violaine, on va la revoir plus loin), Autriche, région parisienne…, il a un petit classeur avec le texte de la bénédiction dans les principales langues, il donne donc la bénédiction dans toutes les langues représentées. Ensuite chant à la vierge en latin, style karaoké, le texte est écrit sur un tableau blanc pour que tout le monde puisse chanter. On commence à se sentir liés entre nous, « qui allons subir notre baptême du pèlerinage » Ensuite bénédiction et distribution à chacun d’une petite médaille représentant la vierge noire, puis nous sommes invités à prendre dans une petite corbeille une intention de prière, déposée les jours précédents par ceux qui visitent la cathédrale sans pouvoir faire le pèlerinage. Ceux qui n’ont pas encore leur « credential » vont se le procurer à la sacristie, puis on a droit au tampon officiel de la cathédrale. 8 heures : sortie de la cathédrale, certains se précipitent, d’autres ne savent pas trop où aller ; je vois un groupe de trois pèlerins dans ce cas, je les reconnais, ils étaient dans le train avec moi hier, je les amène à la plaque donnant l’indication du début de la « via podensis » (le chemin du Puy) au début de la rue St Jacques ; ils photographient la plaque mais ne veulent pas être pris en photo ? 9 heures : je vais déjeuner, je fais quelques courses pour le repas de midi (pain, tomates) 11 heures : je monte à la gare. Jean et René sont déjà arrivés accompagnés de Jean et Jeannine, venus les amener. Jojo et Bernadette arrivent par le train à 11h 35 comme prévu.
J’amène tout le groupe devant la plaque de départ de la « via podensis », photos de groupe….j’oublie mon sac avec les courses, heureusement je m’en aperçois assez vite et le récupère sans problème. La sortie du Puy n’est pas très agréable, rue St Jacques, rue des Capucins, rue de Compostelle, les trottoirs sont étroits, voire absents, il fait lourd, et on commence déjà à trouver la montée pénible avec nos sacs à dos pleins (environ 10 à 12 kilos : nos affaires pour les dix jours, hors nourriture). Aussitôt sortis de la ville nous mangeons dans un petit pré qui surplombe la ville, la vue est très belle. Le premier contact avec l’habitant est très agréable, on nous laisse nous installer dans cet endroit privé, on nous propose de l’eau, du café… Après le repas Jean et Jeannine repartent vers Le Puy, c’est là que le pèlerinage commence vraiment pour nous. Nous nous retrouvons donc à 5 : Bernadette ma cousine, Jojo son mari, Jean et Renée leurs amis, et moi-même. Il est 14 heures et nous couchons ce soir à Bains, à 15 km de là, donc pas de temps à perdre. Le terrain est presque plat et nous avançons à bonne allure. Nous avons l’impression d’être les seuls pèlerins, bien sûr tous ceux qui commençaient leur pèlerinage aujourd’hui sont partis ce matin avant nous. Mais non, nous ne sommes pas seuls, nous voyons arriver en face de nous deux femmes au lourd sac à dos : _ Vous venez de Compostelle ? _ Non, nous sommes partis ce matin du Puy, mais nous nous étions trompées de route ! (il s’agit de Lise et Violaine citées précédemment, mais nous allons les retrouver plus loin) En effet on se reconnaît, elles étaient ce matin à la cathédrale ; après une courte discussion sur le chemin à prendre, elles partent devant nous et nous les perdons de vue assez rapidement. Le problème qui se pose à nous est que Bains n’est pas sur le GR65 (qui lui est relativement bien indiqué) mais sur la « variante » du GR65, dont la signalisation est beaucoup moins précise que celle du vrai GR65. On se repère principalement à l’aide du topo-guide. Nous arrivons néanmoins à Bains vers 19 heures, après nous être bien rafraîchis à la fontaine de Fay une des rares fontaines d’eau potable que nous ayons trouvé (en cas de chaleur, le problème de l’eau, même en cette région loin d’être désertique, est relativement critique, car on ne sait jamais s’il faut faire provision pour la journée (2 litres de plus dans son sac, ça pèse énormément !) ou si l’on va trouver des fontaines d’eau potable). Arrivée à l’hôtel vers 19 heures. Nos chambres sont 100 mètres plus loin, mais en bordure de route, nous traînons péniblement nos sacs jusque là. Repas du soir sans prétention : soupe, steak (bon mais dur, le suisse qui est à coté de nous le rend à l’aubergiste, il ne peut pas le manger, Jojo engage la conversation avec lui, c’est un architecte qui, en plus du pèlerinage va à une réunion de chantier pour un contrat qu’il a en Espagne ; à table deux autres personnes, des Suissesses aussi qui tentent d’aller jusqu’à Conques, nous les reverrons aussi souvent. Nous sommes vite au lit, mais entre les bruits de la rue ou ceux de la maison, le sommeil n’est pas vraiment au rendez-vous, malgré la fatigue.